mardi 29 avril 2014

De belles rencontres

Hier, je rencontrais mon dernier groupe à la bibliothèque de Greenfield Park. Des jeunes de 3e année, dont on aurait pu me dire qu'ils étaient en 5e et je l'aurais cru. Ce n'est pas croyable ce qu'ils peuvent déjà posé comme questions en 3e année! Ils en posent toujours beaucoup sur les illustrations. Est-ce qu'on choisit l'illustrateur? Est-ce qu'on peut leur dire quoi dessiner? Est-ce qu'on voit les croquis? Est-ce qu'on s'est déjà disputé avec un de "nos" illustrateurs? (!) Un élève avait le même nom qu'un illustrateur connu. Ses questions étaient pointues. Il m'a demandé pourquoi, parfois, il y a plusieurs pages blanches dans les livres. J'aurais aimé avoir un "huit pages" sous la main pour rendre mon explication plus concrète.


Cet après-midi, au cours de la période "disponible au public", j'ai eu deux visites de gens très différents mais qui visaient le même but. D'abord, une dame d'origine bulgare qui avait écrit une histoire pour les préados. Elle aurait espéré que j'en lise un court extrait pour lui donner mon opinion, mais je l'ai plutôt dirigée vers le programme de parrainage de l'UNEQ. Même conseil à mon deuxième visiteur, un jeune homme de 17 ans (il m'aurait dit 21 et je l'aurais cru tellement il semblait mature) qui avait déjà publié un livre à compte d'auteur. Il voulait des conseils pour l'envoyer à des maisons d'édition. Deux personnes décidées. Deux belles rencontres qui ont occupé mon heure et qui ont fichtrement bien terminé ma journée.

mardi 22 avril 2014

Les derniers moments

Déjà presque à la fin du parcours. Aujourd'hui, je serai disponible de 16 h à 17 h pour le public de la bibliothèque. Après, que six jours de présence ici! Le temps file en TGV...

Voici les heures où vous pouvez venir parler avec moi, de tout et de rien, mais surtout de livres...
Mercredi le 23 avril: de 17 h à 18 h (c'est la journée mondiale du livre et du droit d'auteur)
Jeudi le 24 avril: de 14 h à 16 h
Mardi le 29 avril: de 16 h à 17 h
Mercredi le 30 avril: de 17 h à 18 h
Jeudi le 1er mai: de 16 h à 17 h
Vendredi le 2 mai: de 13 h à 14 h

jeudi 17 avril 2014

Une bonne question...

Ce matin, j'ai rencontré les élèves d'une classe de troisième année à la bibliothèque Claude-Henri-Grignon, à Longueuil. Des jeunes allumés, comme on dit. Une fillette qui, à elle seule, aurait pu passer une heure à me poser des questions, toutes plus pertinentes les unes que les autres, m'en a posé une assez inusitée. En tout cas, c'est la première fois qu'une enfant me la posait: "Parmi les maisons d'édition où vous avez publié, est-ce qu'il y en a une que vous préférez?" Et vous, les auteurs, qu'auriez-vous répondu? (Je pose la question tout en sachant que, pour des raisons évidentes, je n'aurai pas de réponses ici.)

Un de mes textes avance assez bien. Un manuscrit d'album que j'ai fait lire à une amie auteure, qui a eu la gentillesse de m'envoyer rapidement ses commentaires. J'ai pensé à la structure de ce texte, à mon intention, à l'attrait de l'histoire pour les enfants, à la réaction des parents qui la liraient, à ceci et à cela. J'ai écrit une nouvelle version (qui était probablement la douzième). Cent fois sur le métier... Il m'en reste 88...

lundi 14 avril 2014

L'Art d'écrire

Quand j'ai commencé à écrire, il y a une vingtaine d'années, j'ai lu l'excellent livre L'Art d'écrire, de Pierre Tisseyre (oui, l'éditeur), paru en 1993. Je viens de l'emprunter à la bibliothèque. À la première page, Pierre Tisseyre dit: "De tous les arts, celui qui fait le plus appel à la technique, c'est l'art d'écrire." Puis quelques lignes plus bas, l'auteur rappelle la célèbre citation de Boileau:
"Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage:
Polissez-le sans cesse et le repolissez."

À la page suivante, il rappelle la non moins célèbre:
Écrire, c'est "10% d'inspiration et 90% de transpiration".

Je parie que bien des aspirants écrivains ont abandonné leur projet d'écrire dès la deuxième page.
Pas moi. Mais je souhaiterais tellement inverser ces chiffres et que ce soit vrai!

vendredi 11 avril 2014

Des lieux de vie

Hier, je rencontrais une classe de troisième année à la bibliothèque Georges-Dor de Longueuil. Une autre belle bibliothèque du réseau. J'ai été bombardée de questions. Les habituelles, comme:
  • Quel âge as-tu?
  • Aimes-tu ton métier?
  • Combien de temps ça prend, écrire un livre?
  • Est-ce que c'est toi qui fais les dessins?
Et d'autres, inusitées:
  • T'es-tu déjà endormie en écrivant?
  • Des fois, es-tu tannée d'écrire?
  • Des fois, es-tu fatiguée d'écrire?
  • As-tu un amoureux (une question hors contexte, m'a précisé l'enfant, qui a donné suite à plusieurs autres questions hors contexte...)
Merci à Diane Lavigne pour son accueil et pour la visite des coins et recoins de "sa" bibliothèque. Les bibliothèques sont des lieux de vie essentiels.
Ce matin, à la bibliothèque Raymond-Lévesque, il y a une activité pour les 18 mois à 3 ans. Lecture de contes, chansons, bricolage... Il y a de la vie, ici!

mercredi 9 avril 2014

Je ne suis pas une ogresse

Depuis quelques jours, lors des périodes réservées à la médiation culturelle, je m'installe dans la section jeunesse de la bibliothèque plutôt que d'attendre les visiteurs dans l'"aquarium" du deuxième étage . J'y suis plus près de mes sources et de mon lectorat...
Hier, j'y ai rencontré ma plus jeune visiteuse. Onze mois. La mère me dit que sa fille marche depuis qu'elle a neuf mois. Vous imaginez tout de suite une grande athlète... Mais non! Toute délicate et pas plus haute que trois pommes! Quand elle tombe - ce qu'elle fait rarement -, on voit à peine la différence tellement ses jambes sont courtes.
La petite et sa mère sont bien restées deux heures dans le calme qui régnait hier à la bibliothèque. Une petite bulle de future lectrice qui se promenait et regardait tout. Qui touchait les livres et tentait de les retirer des tablettes. Elle a même écouté un petit bout d'histoire que je lui ai racontée en lui montrant le Lulu de Céline Malépart dans Les Ontoulu ne mangent pas les livres. Elle a souri. "Mangeable", comme on dit souvent. Mais je ne suis pas une ogresse, je ne suis qu'une auteure jeunesse. Et quand je reçois de la "grande" visite comme celle d'hier, mon appétit est rassasié!


P. S. À la bibliothèque Raymond-Lévesque, il y a une salle d'allaitement.

vendredi 4 avril 2014

Ateliers

Une partie de ma résidence est consacrée à la médiation culturelle. Celle-ci prend plusieurs formes:
  • À chaque jour ou presque, des plages horaires sont prévues afin que le public puisse venir me parler à la bibliothèque;
  • j'aurai trois rencontres dans d'autres bibliothèques du réseau avec des élèves de 3e année;
  • j'ai déjà rencontré des employés de la bibliothèque Raymond-Lévesque pour leur parler de mon projet, de mes sources d'inspiration et de ma méthode d'écriture; j'ai abordé plus ou moins les même thèmes avec des responsables et des bibliothécaires du réseau des bibliothèques publiques de Longueuil;
  • cette semaine, j'ai discuté pendant près d'une heure avec les membres du club de lecture Les rencontres littéraires de Saint-Hubert ;
  • en avril, j'animerai deux ateliers ouverts au public (inscription obligatoire à la Bibliothèque Raymond-Lévesque) :

Atelier #1 - Atelier Grand-parent/enfant
Samedi le 12 avril, de 13 h à 14 h...

Cet atelier est offert aux grands-parents accompagnés d’un ou plusieurs enfants (3 à 6 ans). Lecture d’albums, trucs de lecture, discussion sur l’imaginaire…

 
Atelier #2 - Atelier d’écriture – J’écris une histoire pour les enfants
Mardi le 15 avril, de 13 h à 16 h

Je commencerai l’atelier en présentant les albums que j'ai écrits en lien avec le thème de l’imaginaire, ainsi que mes coups de cœur parmi les albums jeunesse. Puis j'expliquerai la structure du récit dans l’album et démontrerai, exemples à l’appui, comment la source d’inspiration n’est qu’un point de départ pour s’envoler dans l’imaginaire. Enfin, la majeure partie de l’atelier permettra aux participants d’écrire sur place ou de travailler un manuscrit qu’ils auront apporté.








 

mercredi 2 avril 2014

Souvenir d'enfance

De mes premières lectures - mes lectures d'avant la Comtesse de Ségur et le Club des Cinq - il me reste peu de souvenirs. À part les Martine et les Caroline, j'ai en mémoire deux albums, un dont je n'ai retenu que l'illustration de la couverture et un autre dont j'ai retenu suffisamment de choses pour le retracer. Je me suis toujours souvenue du titre de ce livre, de sa page couverture, de l'atmosphère dans laquelle sa lecture me plongeait, de l'envoûtement que je ressentais à regarder les illustrations et de la terreur que j'éprouvais à la description de ce que vivaient les grains de blé.
Récemment, je me suis mise à la recherche de cet album. À notre époque, c'est plutôt simple de retracer un livre. Je l'ai d'ailleurs rapidement repéré en France. Quelques jours plus tard et un paiement de 17 euros vitement expédié via PayPal, voilà que je reçois le livre chez moi.
Illustrations de Ph. Cloës, Casterman, 1950.

Un album de René Beauclair intitulé L'Histoire merveilleuse de trois petits grains de blé. Il sent le vieux livre, il sent l'humidité, mais il est en très bon état. Par contre, j'avais oublié que c'est une histoire à saveur religieuse, très religieuse. Pour vous dire, les trois petits grains de blé finissent leur vie en hosties (au sens propre, bien sûr!). J'avais complètement oublié cet aspect du livre. Faut dire qu'à l'époque, je baignais pas mal dans la religion puisque j'ai fait mon primaire chez les Sœurs. D'ailleurs, j'ai peut-être reçu cet album lors de la distribution des prix de fin d'année. Ou lors de ma première communion.
J'ai donc relu l'Histoire Merveilleuse en retrouvant, petit à petit, ce qui m'avait enchantée à l'époque, ce qui m'avait fait la lire et la relire. D'abord, l'écriture:
 " - Patientez, dit Grain Sage, patientez, qui sait si cette épreuve nouvelle ne cache pas encore un dessein providentiel qui nous échappe?"
Ou encore:
"La nuit avait versé des pleurs sur chaque épi et sur chaque fleur. Le soleil levant en avait fait des perles, puis il les avait bues pour se désaltérer après une course déjà longue."


On suit la vie de Grain Sage, Grain Poète et Grain Savant. Une parenthèse: quand je vais dans les écoles, je dis aux élèves que tout ce qu'on lit reste dans notre mémoire et, qu'un jour, un souvenir de lecture peut refaire surface. Or, avant de recevoir le livre de René Beauclair et de retrouver les noms des grains de blé, j'avais donné le nom de M. Bouquin-Savant à un des personnages d'un manuscrit que je suis en train d'écrire. Est-ce le grain de blé qui a refait surface? Fin de la parenthèse.
Après la musique des mots, c'est la difficulté de cette écriture pour une lectrice débutante, et de l'histoire elle-même, qui m'a étonnée. Pas surprenant que j'aie relu plusieurs fois cette histoire: c'était pour la comprendre!
Du coup, j'ai saisi pourquoi cet album est toujours resté près de la surface de ma mémoire (alors que tant de souvenirs ont coulé au fond!). C'est probablement parce que ça avait été, pour moi, une lecture difficile. J'ai alors pensé à cet article que j'ai écrit le 18 mars: nos lectures difficiles se taillent une place privilégiée dans notre mémoire, tout comme nos écrits difficiles se logent parmi nos préférés. Je ne fais pas de morale, là... Les mérites de l'effort et gna-gna-gna... Je suis simplement heureuse d'avoir mis la main sur un album, aussi dépassé soit-il, qui a fait remonter un souvenir d'enfance. Un souvenir d'amour des livres.