vendredi 2 mai 2014

Les gens vivants

Dernière journée de cette résidence à la bibliothèque Raymond-Lévesque.
L'heure du bilan est arrivée.

Est-ce que j'ai réussi à écrire autant que je le souhaitais? Difficile à déterminer. On voudrait toujours qu'un miracle fasse en sorte qu'on écrive un chef-d’œuvre en deux temps, trois mouvements, mais on sait très bien que les miracles n'existent pas. Pour répondre à la question, j'ai d'abord tracé un bilan « quantitatif » :

J'ai terminé un album qui était déjà bien avancé et l'ai envoyé à un éditeur.
J'ai terminé à 90 % l'album « principal » de ma résidence, soit le projet que j'avais soumis.
J'ai terminé au moins 50 % du premier jet d'un autre album, que j'ai l'intention de continuer par la suite.
J'ai écrit environ le tiers du premier jet d'un autre album, mais je ne sais pas encore si je le continuerai ensuite.
J'ai terminé à environ 80 % le premier jet d'un roman pour les 6-9 ans (celui inspiré par la mascotte).

C'est bien beau tout ça, mais en écriture, le quantitatif ne veut pas dire grand-chose. Des pourcentages, des nombres de mots ou de pages, des fractions, des heures, les chiffres ne valent rien tant qu'un éditeur ne nous a pas dit : «  Nous sommes intéressés à publier votre texte. » D'ailleurs, les chiffres ne veulent pas dire grand-chose non plus par la suite. Les initiés comprendront ce que je veux dire.

C'est pour cette raison que, pour évaluer les retombées d'une résidence de création, le bilan qualitatif est tout aussi important. Je relis mon cahier (et non ce carnet) de résidence et je n'en reviens pas de toutes les étapes par lesquelles je suis passée en neuf semaines. Un départ en coup de canon, le freinage brusque dû au syndrome de l'imposteur, les questionnements et remises en question, les hauts et les bas, les idées notées, les préparations d'ateliers, les émotions ressenties et les prises de conscience. Première prise de conscience : Ce n'est pas parce que j'étais en résidence que j'ai pu me transformer en auteure à la plume continue et prolifique. En écriture comme dans le travail, j'ai un rythme qui n'a rien de régulier. Je ne produis pas de façon constante et soutenue, à moins d'avoir à faire face à un échéancier serré. Donc, j'avais beau mettre le bouton à on à mon arrivée à la bibliothèque, il y a des jours où la machine démarrait et il y en a d'autres où je n'étais pas « efficace ». Je mets le mot entre guillemets car, comme je le disais plus haut, le quantitatif ne veut rien dire. Quand je n'étais pas efficace, des choses étaient probablement en train de se mettre en place dans ma tête.

Une découverte dès les premiers jours : l'importance d'avoir une discipline, de me fixer du temps pour écrire et m'y tenir quoi qu'il advienne ou presque. Parce que quand quelque chose arrive d'inattendu, c'est toujours le temps pour écrire qui écope. Parce qu'écrire chez soi, c'est assez facile quand tout va bien, mais quand ça va moins bien, c'est là qu'une discipline peut s'avérer nécessaire. Parce qu'en deux mois, il y a au moins une journée où on a mal à la tête, une journée où on a mal dormi la nuit précédente, une journée où on a des pépins domestiques, une journée d'imprévus, une journée où on n'a pas le goût... Et ce ne sont pas nos engagements (rencontres dans les écoles, ateliers, contrats...) que nous faisons sauter. Ce sont les heures d'écriture. Comme si écrire n'était pas important, comme si le temps consacré à l'écriture était superflu. C'est vrai que personne n'attend mon prochain livre. C'est la situation pour la plupart des auteurs.

L'écrivain n'est pas un chef d'entreprise dont les actionnaires attendent un rendement, un comptable dont on attend les déclarations de revenus, un médecin dont on attend qu'il soigne, guérisse, prescrive, un chauffeur de taxi qui doit amener son client à bon port, un serveur qui doit apporter les plats avec le sourire, un éditeur qui doit publier nos livres, un enseignant qui doit enseigner à notre enfant, un comédien qui doit donner une bonne performance, un athlète dont le commanditaire attend de bons résultats... Un écrivain dont on attend prochain livre? Ils sont peu nombreux. Les autres commettent des œuvres qui souvent passent inaperçues. C'est le lot aussi des artistes en arts visuels, des compositeurs et des auteurs-compositeurs, des chorégraphes, pour ne nommer que ceux-là.

Il y a bien sûr des cas où les lecteurs attendent fébrilement la suite d'une série, le prochain Untel ou Unetelle. Mais pour la plupart des auteurs, peu de gens accordent de l'importance à ce qui est à venir. Ça se comprend : l’œuvre n'existe pas encore. Et quand elle existera, elle ne sera qu'un grain de sable dans le Sahara des livres. Cette longue complainte étant émise, ce n'est pas une raison pour ne pas continuer.

C'est donc l'auteur et lui seul qui peut accorder une quelconque importance à ce qu'il fait. Lui seul qui peut bloquer du temps pour écrire, qui peut choisir de prendre ce temps au détriment du reste.

Changement de propos : j'ai apprécié la médiation culturelle dans ce qu'elle m'a permis d'être une passeuse. Partager avec des jeunes n'était pas une nouveauté pour moi, mais partager avec des adultes l'était. Enfin, presque. J'ai aimé l'expérience au point d'envisager de continuer dans cette voie, de créer des occasions pour avoir la chance de récidiver. Je me souviens d'avoir assisté à une conférence de Marie-Aude Murail il y a plusieurs années lors de laquelle elle disait à quel point il est important d'être des passeurs. Je crois que les bourses de création en résidence ont cet avantage par rapport aux bourses de recherche et création : elles permettent aux auteurs de passer, de donner, donc par le fait même de recevoir.

Je ne verrai plus les bibliothèques de la même façon. J'ai parlé des lieux de vie dans mon billet du 11avril. J'avais l'habitude d'entrer et de ressortir rapidement de « ma » bibliothèque, le temps de choisir des livres, ou encore d'être isolée dans une salle le temps de rencontrer les élèves d'une classe. J'avais oublié que les bibliothèques sont des lieux de vie, où des gens de tous âges vont passer beaucoup de temps. Il se passe plein de choses dans les bibliothèques, il y a des gens qui organisent des événements, des expositions, des échanges, etc. Il y a des gens seuls qui viennent lire les journaux. Il y a des parents qui VEULENT que leurs enfants lisent. Il y a des jeunes qui ne peuvent s'empêcher de bavarder (oh! souvenirs!). Il y a des généalogistes qui viennent fouiller. Il y a des amateurs de BD.

Il y a une mascotte qui rassemble les gens.

Il y a tout le personnel de la bibliothèque que je remercie chaleureusement pour leurs sourires quotidiens.

Je n'aime pas les départs, je n'aime pas les quais de gare, je n'aime pas les fins. Je vous laisse donc avec cette citation de Marie-Aude Murail : « La culture ce n'est pas un boulet, c'est un aliment pour les gens vivants! »


mardi 29 avril 2014

De belles rencontres

Hier, je rencontrais mon dernier groupe à la bibliothèque de Greenfield Park. Des jeunes de 3e année, dont on aurait pu me dire qu'ils étaient en 5e et je l'aurais cru. Ce n'est pas croyable ce qu'ils peuvent déjà posé comme questions en 3e année! Ils en posent toujours beaucoup sur les illustrations. Est-ce qu'on choisit l'illustrateur? Est-ce qu'on peut leur dire quoi dessiner? Est-ce qu'on voit les croquis? Est-ce qu'on s'est déjà disputé avec un de "nos" illustrateurs? (!) Un élève avait le même nom qu'un illustrateur connu. Ses questions étaient pointues. Il m'a demandé pourquoi, parfois, il y a plusieurs pages blanches dans les livres. J'aurais aimé avoir un "huit pages" sous la main pour rendre mon explication plus concrète.


Cet après-midi, au cours de la période "disponible au public", j'ai eu deux visites de gens très différents mais qui visaient le même but. D'abord, une dame d'origine bulgare qui avait écrit une histoire pour les préados. Elle aurait espéré que j'en lise un court extrait pour lui donner mon opinion, mais je l'ai plutôt dirigée vers le programme de parrainage de l'UNEQ. Même conseil à mon deuxième visiteur, un jeune homme de 17 ans (il m'aurait dit 21 et je l'aurais cru tellement il semblait mature) qui avait déjà publié un livre à compte d'auteur. Il voulait des conseils pour l'envoyer à des maisons d'édition. Deux personnes décidées. Deux belles rencontres qui ont occupé mon heure et qui ont fichtrement bien terminé ma journée.

mardi 22 avril 2014

Les derniers moments

Déjà presque à la fin du parcours. Aujourd'hui, je serai disponible de 16 h à 17 h pour le public de la bibliothèque. Après, que six jours de présence ici! Le temps file en TGV...

Voici les heures où vous pouvez venir parler avec moi, de tout et de rien, mais surtout de livres...
Mercredi le 23 avril: de 17 h à 18 h (c'est la journée mondiale du livre et du droit d'auteur)
Jeudi le 24 avril: de 14 h à 16 h
Mardi le 29 avril: de 16 h à 17 h
Mercredi le 30 avril: de 17 h à 18 h
Jeudi le 1er mai: de 16 h à 17 h
Vendredi le 2 mai: de 13 h à 14 h

jeudi 17 avril 2014

Une bonne question...

Ce matin, j'ai rencontré les élèves d'une classe de troisième année à la bibliothèque Claude-Henri-Grignon, à Longueuil. Des jeunes allumés, comme on dit. Une fillette qui, à elle seule, aurait pu passer une heure à me poser des questions, toutes plus pertinentes les unes que les autres, m'en a posé une assez inusitée. En tout cas, c'est la première fois qu'une enfant me la posait: "Parmi les maisons d'édition où vous avez publié, est-ce qu'il y en a une que vous préférez?" Et vous, les auteurs, qu'auriez-vous répondu? (Je pose la question tout en sachant que, pour des raisons évidentes, je n'aurai pas de réponses ici.)

Un de mes textes avance assez bien. Un manuscrit d'album que j'ai fait lire à une amie auteure, qui a eu la gentillesse de m'envoyer rapidement ses commentaires. J'ai pensé à la structure de ce texte, à mon intention, à l'attrait de l'histoire pour les enfants, à la réaction des parents qui la liraient, à ceci et à cela. J'ai écrit une nouvelle version (qui était probablement la douzième). Cent fois sur le métier... Il m'en reste 88...

lundi 14 avril 2014

L'Art d'écrire

Quand j'ai commencé à écrire, il y a une vingtaine d'années, j'ai lu l'excellent livre L'Art d'écrire, de Pierre Tisseyre (oui, l'éditeur), paru en 1993. Je viens de l'emprunter à la bibliothèque. À la première page, Pierre Tisseyre dit: "De tous les arts, celui qui fait le plus appel à la technique, c'est l'art d'écrire." Puis quelques lignes plus bas, l'auteur rappelle la célèbre citation de Boileau:
"Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage:
Polissez-le sans cesse et le repolissez."

À la page suivante, il rappelle la non moins célèbre:
Écrire, c'est "10% d'inspiration et 90% de transpiration".

Je parie que bien des aspirants écrivains ont abandonné leur projet d'écrire dès la deuxième page.
Pas moi. Mais je souhaiterais tellement inverser ces chiffres et que ce soit vrai!

vendredi 11 avril 2014

Des lieux de vie

Hier, je rencontrais une classe de troisième année à la bibliothèque Georges-Dor de Longueuil. Une autre belle bibliothèque du réseau. J'ai été bombardée de questions. Les habituelles, comme:
  • Quel âge as-tu?
  • Aimes-tu ton métier?
  • Combien de temps ça prend, écrire un livre?
  • Est-ce que c'est toi qui fais les dessins?
Et d'autres, inusitées:
  • T'es-tu déjà endormie en écrivant?
  • Des fois, es-tu tannée d'écrire?
  • Des fois, es-tu fatiguée d'écrire?
  • As-tu un amoureux (une question hors contexte, m'a précisé l'enfant, qui a donné suite à plusieurs autres questions hors contexte...)
Merci à Diane Lavigne pour son accueil et pour la visite des coins et recoins de "sa" bibliothèque. Les bibliothèques sont des lieux de vie essentiels.
Ce matin, à la bibliothèque Raymond-Lévesque, il y a une activité pour les 18 mois à 3 ans. Lecture de contes, chansons, bricolage... Il y a de la vie, ici!

mercredi 9 avril 2014

Je ne suis pas une ogresse

Depuis quelques jours, lors des périodes réservées à la médiation culturelle, je m'installe dans la section jeunesse de la bibliothèque plutôt que d'attendre les visiteurs dans l'"aquarium" du deuxième étage . J'y suis plus près de mes sources et de mon lectorat...
Hier, j'y ai rencontré ma plus jeune visiteuse. Onze mois. La mère me dit que sa fille marche depuis qu'elle a neuf mois. Vous imaginez tout de suite une grande athlète... Mais non! Toute délicate et pas plus haute que trois pommes! Quand elle tombe - ce qu'elle fait rarement -, on voit à peine la différence tellement ses jambes sont courtes.
La petite et sa mère sont bien restées deux heures dans le calme qui régnait hier à la bibliothèque. Une petite bulle de future lectrice qui se promenait et regardait tout. Qui touchait les livres et tentait de les retirer des tablettes. Elle a même écouté un petit bout d'histoire que je lui ai racontée en lui montrant le Lulu de Céline Malépart dans Les Ontoulu ne mangent pas les livres. Elle a souri. "Mangeable", comme on dit souvent. Mais je ne suis pas une ogresse, je ne suis qu'une auteure jeunesse. Et quand je reçois de la "grande" visite comme celle d'hier, mon appétit est rassasié!


P. S. À la bibliothèque Raymond-Lévesque, il y a une salle d'allaitement.

vendredi 4 avril 2014

Ateliers

Une partie de ma résidence est consacrée à la médiation culturelle. Celle-ci prend plusieurs formes:
  • À chaque jour ou presque, des plages horaires sont prévues afin que le public puisse venir me parler à la bibliothèque;
  • j'aurai trois rencontres dans d'autres bibliothèques du réseau avec des élèves de 3e année;
  • j'ai déjà rencontré des employés de la bibliothèque Raymond-Lévesque pour leur parler de mon projet, de mes sources d'inspiration et de ma méthode d'écriture; j'ai abordé plus ou moins les même thèmes avec des responsables et des bibliothécaires du réseau des bibliothèques publiques de Longueuil;
  • cette semaine, j'ai discuté pendant près d'une heure avec les membres du club de lecture Les rencontres littéraires de Saint-Hubert ;
  • en avril, j'animerai deux ateliers ouverts au public (inscription obligatoire à la Bibliothèque Raymond-Lévesque) :

Atelier #1 - Atelier Grand-parent/enfant
Samedi le 12 avril, de 13 h à 14 h...

Cet atelier est offert aux grands-parents accompagnés d’un ou plusieurs enfants (3 à 6 ans). Lecture d’albums, trucs de lecture, discussion sur l’imaginaire…

 
Atelier #2 - Atelier d’écriture – J’écris une histoire pour les enfants
Mardi le 15 avril, de 13 h à 16 h

Je commencerai l’atelier en présentant les albums que j'ai écrits en lien avec le thème de l’imaginaire, ainsi que mes coups de cœur parmi les albums jeunesse. Puis j'expliquerai la structure du récit dans l’album et démontrerai, exemples à l’appui, comment la source d’inspiration n’est qu’un point de départ pour s’envoler dans l’imaginaire. Enfin, la majeure partie de l’atelier permettra aux participants d’écrire sur place ou de travailler un manuscrit qu’ils auront apporté.








 

mercredi 2 avril 2014

Souvenir d'enfance

De mes premières lectures - mes lectures d'avant la Comtesse de Ségur et le Club des Cinq - il me reste peu de souvenirs. À part les Martine et les Caroline, j'ai en mémoire deux albums, un dont je n'ai retenu que l'illustration de la couverture et un autre dont j'ai retenu suffisamment de choses pour le retracer. Je me suis toujours souvenue du titre de ce livre, de sa page couverture, de l'atmosphère dans laquelle sa lecture me plongeait, de l'envoûtement que je ressentais à regarder les illustrations et de la terreur que j'éprouvais à la description de ce que vivaient les grains de blé.
Récemment, je me suis mise à la recherche de cet album. À notre époque, c'est plutôt simple de retracer un livre. Je l'ai d'ailleurs rapidement repéré en France. Quelques jours plus tard et un paiement de 17 euros vitement expédié via PayPal, voilà que je reçois le livre chez moi.
Illustrations de Ph. Cloës, Casterman, 1950.

Un album de René Beauclair intitulé L'Histoire merveilleuse de trois petits grains de blé. Il sent le vieux livre, il sent l'humidité, mais il est en très bon état. Par contre, j'avais oublié que c'est une histoire à saveur religieuse, très religieuse. Pour vous dire, les trois petits grains de blé finissent leur vie en hosties (au sens propre, bien sûr!). J'avais complètement oublié cet aspect du livre. Faut dire qu'à l'époque, je baignais pas mal dans la religion puisque j'ai fait mon primaire chez les Sœurs. D'ailleurs, j'ai peut-être reçu cet album lors de la distribution des prix de fin d'année. Ou lors de ma première communion.
J'ai donc relu l'Histoire Merveilleuse en retrouvant, petit à petit, ce qui m'avait enchantée à l'époque, ce qui m'avait fait la lire et la relire. D'abord, l'écriture:
 " - Patientez, dit Grain Sage, patientez, qui sait si cette épreuve nouvelle ne cache pas encore un dessein providentiel qui nous échappe?"
Ou encore:
"La nuit avait versé des pleurs sur chaque épi et sur chaque fleur. Le soleil levant en avait fait des perles, puis il les avait bues pour se désaltérer après une course déjà longue."


On suit la vie de Grain Sage, Grain Poète et Grain Savant. Une parenthèse: quand je vais dans les écoles, je dis aux élèves que tout ce qu'on lit reste dans notre mémoire et, qu'un jour, un souvenir de lecture peut refaire surface. Or, avant de recevoir le livre de René Beauclair et de retrouver les noms des grains de blé, j'avais donné le nom de M. Bouquin-Savant à un des personnages d'un manuscrit que je suis en train d'écrire. Est-ce le grain de blé qui a refait surface? Fin de la parenthèse.
Après la musique des mots, c'est la difficulté de cette écriture pour une lectrice débutante, et de l'histoire elle-même, qui m'a étonnée. Pas surprenant que j'aie relu plusieurs fois cette histoire: c'était pour la comprendre!
Du coup, j'ai saisi pourquoi cet album est toujours resté près de la surface de ma mémoire (alors que tant de souvenirs ont coulé au fond!). C'est probablement parce que ça avait été, pour moi, une lecture difficile. J'ai alors pensé à cet article que j'ai écrit le 18 mars: nos lectures difficiles se taillent une place privilégiée dans notre mémoire, tout comme nos écrits difficiles se logent parmi nos préférés. Je ne fais pas de morale, là... Les mérites de l'effort et gna-gna-gna... Je suis simplement heureuse d'avoir mis la main sur un album, aussi dépassé soit-il, qui a fait remonter un souvenir d'enfance. Un souvenir d'amour des livres.

vendredi 28 mars 2014

Le grand avantage d'être en résidence d'écriture

Cela fait une bonne demi-heure que je me demande ce qui cause ce bruit dans la bibliothèque. J'ai l'impression qu'ils ont installé un nouveau système de ventilation superpuissant. Mais non! Je lève la tête: c'est la pluie qui tombe sur le puits de lumière situé au-dessus de ma tête! Du coup, j'ai pensé au billet que Danielle Marcotte a écrit l'an dernier alors qu'elle était en résidence d'écriture ici.
Elle avait raison.
Je pourrais répéter presque mot pour mot ce qu'elle a écrit.
Être restée à la maison aujourd'hui, j'aurais fait un tas de choses sauf écrire. Je le sais. Je me connais. Comme le disait Danielle, « L'ordinateur était allumé et j'ai bossé. Résultat, quelques pages de plus au manuscrit. En voilà une bonne raison de venir à la bibliothèque! »
Bon, allez, c'est vendredi, on ne se prive de rien. Voici une répartie que j'ai écrite aujourd'hui et que je qualifierais de « à la Soulières » :
- Point final? Eh bien, nous allons commencer une nouvelle phrase! Je n'aurai pas dit mon dernier mot.

jeudi 27 mars 2014

Jeudi le 27 mars, pendant qu'il neige et neige...

Aujourd'hui, le syndrome de l'imposteur s'est immiscé dans mes fichiers de manuscrits d'albums. Je ne sais comment il a réussi cette incursion mais, quand j'ai ouvert les fichiers, il y avait écrit, en filigrane et en oblique: C'est nul!
Même mon antivirus n'a rien pu faire. Ça prendra un nettoyage du système.
Qu'à cela ne tienne, j'ai ressorti mon manuscrit inspiré du règne animal (voir ici). Celui-là n'a pas (encore) été victime du syndrome...
P.S. Une biche sous les flocons qui tombent, je vous jure que c'est très beau! On souhaiterait même que l'hiver ne finisse jamais. (Hé! c'est une blague!)

mercredi 26 mars 2014

Comment en lisant un livre sur les cervidés on se met à penser aux illustrateurs

En littérature jeunesse, texte et illustrations sont inséparables. Si le texte précède généralement les illustrations, une fois celles-ci jointes au texte on ne plus les imaginer dissociés. Quand je regarde les livres que j'ai publiés, je me dis que je ne me lasserai jamais de les "regarder". Mes écrits ont été illustrés par les talentueux et talentueuses Christian Daigle, Leanne Franson, Pascale Constantin, Catherine Lepage, Ninon Pelletier, Fanny, Céline Malépart, Manon Gauthier, Élise Gravel, Bruno Saint-Aubin, Jean Morin, Louise Catherine Bergeron, Christine Battuz, Daniela Zékina, Élizabeth Eudes-Pascal, Gérard Frischeteau, Benoît Laverdière, Fil et Julie... Je suis gâtée, n'est-ce pas?

Ce qui m'a amenée à penser aux illustrations aujourd'hui, c'est une trouvaille que j'ai faite. Un hasard de lecture. Je ne suis pas du genre à faire beaucoup de recherche lorsque j'écris de la fiction, mais c'est parfois nécessaire. Puisqu'un de mes personnages sera du règne animal, il me faut bien connaître le b-a-ba de cet animal afin de ne pas lui donner une personnalité et des habitudes contraires à son espèce. C'est ainsi que je lisais le livre Sur la piste de nos cervidés*, de Jacques Prescott, Jean Ferron et Joëlle Taillon. Un livre magnifique et très intéressant. Comme je le fais toujours, j'ai regardé la page des crédits avant de remettre le livre. Quelle ne fut pas ma surprise d'y voir le nom de Claude Thivierge comme illustrateur de la page couverture et de la plupart des illustrations intérieures. Claude est entre autres artiste animalier et illustrateur jeunesse. J'ai collaboré avec lui lorsque je dirigeais une collection de romans jeunesse. Et voilà que je découvre une autre partie de son œuvre. Que de talent! Il faut voir l'orignal, le cerf et le caribou en page couverture!

Ceci dit, soyez prudents en voiture: chaque année, environ 5000 collisions routières avec un chevreuil se produisent au Québec, ce qui représente un tiers de tous les accidents de la route. Aux États-Unis, on compte 1,5 million de ces collisions chaque année, qui provoquent la mort de 200 personnes et de 1,3 million de bêtes.

Bien sûr, j'ai aussi écrit, aujourd'hui.


* Collection Nature Sauvage, Orinha, 2013.

lundi 24 mars 2014

Semaine du 24 au 28 mars

Cette semaine, je serai là pour échanger avec vous :
Mercredi le 26 mars: de 15 h à 17 h
Jeudi le 27 mars: de 16 h à 18 h
Vendredi le 28 mars: de 13 h à 15 h

Je vous attends!

vendredi 21 mars 2014

Le doute

Le doute, le fameux doute, le doute qui survient après avoir écrit le début de l'histoire, après m'être lancée dans deux ou trois péripéties, après avoir pensé à ce qui viendrait ensuite, ce doute que je formulerais ainsi: et si quelqu'un avait déjà écrit une histoire semblable (trop) à la mienne? Ce doute m'a assaillie cette semaine. Que faire pour éliminer le doute? Chercher, fouiller, obtenir une certitude.
Une bonne partie de la recherche peut se faire à la maison (ou autre lieu d'écriture), les deux mains sur le clavier de l'ordinateur. On peut chercher des titres, des sujets, des mots-clés sur les sites de catalogues en ligne des réseaux de bibliothèques tels que:

Léonard: le catalogue des bibliothèques du réseau de Longueuil
http://www.longueuil.ca/fr/bibliotheques-leonard

Nelligan: le catalogue des bibliothèques de Montréal
http://nelligan.ville.montreal.qc.ca/search*frc

BAnQ - Bibliothèque et Archives nationales du Québec
http://www.banq.qc.ca/accueil/index.html

On peut aussi naviguer parmi les sites des éditeurs et des libraires.
Quand un titre me laisse croire que je suis peut-être en train de réinventer la roue, je vais chercher le livre pour voir si c'est le cas ou non.
Heureusement, cette semaine, j'ai pu dissiper mes doutes (j'en avais plusieurs). J'ai continué à aller de l'avant. Aujourd'hui fut une bonne journée. J'ai continué à écrire ce que j'appellerais maintenant mon "album principal", et j'ai écrit le début d'une nouvelle histoire (je ne les compte plus!).



L'homme d'en face

Arrivée à 9 h 30. La biche* est là. Un homme qui doit bien avoir 70 hivers lui a apporté des pommes et de la salade. "Jé né sais pas si elle aime la salade." Il me dit être Italien du sud, de la Calabre, et qu'il vit ici depuis 50 ans. "Jé la [la biche] vois de mon balcon", dit-il en pointant son doigt vers l'autre côté de la rue. Puis: "C'est une bibliothèque, ici, hein?" "Oui, Monsieur, c'est une bibliothèque. Vous devriez venir voir à l'intérieur, c'est très beau."
Cet homme demeure tout juste en face de la bibliothèque mais n'y a jamais mis les pieds. Impensable, pour moi. Une autre réalité. Peut-être est-il analphabète? Ou ne lit que l'italien? Quoiqu'il en soit, il semblait intimidé à l'idée d'entrer dans cet univers des livres. Je lui ai dit qu'on pouvait aussi y écouter de la musique et visionner des films. J'espère l'avoir convaincu d'y entrer, un jour, après avoir laissé à la mascotte sa pitance quotidienne.

*Chevreuil ou biche? Je n'ai pas encore élucidé le mystère. Certains me disent que c'est une biche, d'autres un chevreuil. On m'a même dit qu'il y en avait deux! Je mets un enquêteur là-dessus...

mardi 18 mars 2014

La préférence va souvent à ce qui nous a demandé le plus d'efforts

Hier, au menu, j'avais deux rencontres avec "des gens de bibliothèque". D'abord le matin, à la bibliothèque Raymond-Lévesque, Linda Moisan m'a présentée aux commis de la bibliothèque (presque en totalité des femmes). En après-midi, c'était au tour de chefs de service des bibliothèques de l'arrondissement, à la bibliothèque de Greenfield Park. Moi qui ai l'habitude de parler de mes livres et de mon métier devant des enfants, j'étais curieuse de savoir ce qui pouvait bien intéresser les adultes.
Après avoir parlé de mon parcours, de mes sources d'inspiration, de ma méthode de travail, de mon projet de résidence et de mon expérience de l'autre côté de la clôture (en tant que directrice de collection), j'ai répondu aux questions. Comment, pourquoi, combien... Étonnamment, les questions étaient parfois les mêmes que les auteurs se font poser lors des rencontres dans les écoles. Comme celle-ci, que Linda Moisan m'a posée deux fois puisqu'elle était présente aux deux rencontres (et elle en rira bien si elle lit ce billet): Quel est ton livre préféré parmi ceux que tu as écrits? J'ai commencé par dire que je ne savais jamais quoi répondre à cette question. C'est vrai! Vous savez, vous, les auteurs? En fait, aux enfants je dis que j'aime tous mes livres de façon égale, comme si j'avais 10 ou 20 ou 30 enfants: je n'aurais pas de préféré. Puisque j'étais en présence d'adultes, de gens de bibliothèque, j'ai osé révéler que j'avais tout de même un petit préféré. Et que s'il était mon préféré, c'est qu'il m'avait demandé énormément d'efforts, beaucoup de temps, plusieurs réécritures, des moments de découragement et que, finalement, grâce à une directrice littéraire hors pair, j'avais produit un texte dont j'étais fière. Voilà. Et non, je ne vous donnerai pas le titre. Ça demeure mon préféré secret. Ou mon secret préféré, comme vous voulez. ;-)

dimanche 16 mars 2014

Semaine du 17 au 21 mars... et les autres

Cette semaine, je serai là pour échanger avec vous :
Mercredi le 19 mars: de 15 h à 17 h
Vendredi le 21 mars: de 15 h à 17 h

Et voici l'horaire des périodes où je serai disponible, jusqu'au 2 mai:


Au plaisir de vous rencontrer!

vendredi 14 mars 2014

Les voies impénétrables de l'écriture

Je me sens comme une enfant dans un nouveau terrain de jeux. Pourquoi? Eh bien, quand l'enfant joue et passe d'une balançoire à l'autre, il ne pense à rien d'autre. Moi, à la bibliothèque Raymond-Lévesque, j'ai le privilège de n'être qu'une auteure. Pas dans le sens restrictif de l'expression, mais dans le sens d'être concentrée exclusivement sur mon écriture pendant le temps que je suis ici. Je ne pense à rien d'autre. Conséquence: les vannes sont ouvertes. J'ai plus d'idées à l'heure que je n'en ai eu au total depuis cinq ans. C'est affolant. Réjouissant. Euphorisant. Bien sûr, il faudra que je fasse le tri dans ces idées, que je choisisse les plus prometteuses, les plus dignes d'intérêt pour les enfants.

Je disais, ici, que j'ai eu trois idées d'albums au cours de ma première semaine de résidence et que j'avais commencé à développer l'une d'elles. Or, n'étant pas une adepte du plan avant d'écrire, j'en paie parfois le prix. Je me retrouve parfois stoppée dans mon élan, comme un chevreuil ébloui par des phares de voiture en pleine nuit, et je réalise de façon soudaine que je m'étais égarée. C'est ce qui m'est arrivé ce matin. Bon, je n'étais pas rendue à Tombouctou, simplement quelque part Détroit et l'Arizona. Heureusement, rien n'est perdu, mon voyage me servira quand même.

C'est que la mascotte m'a pas mal inspirée... Je planchais depuis quelques jours sur une histoire reliée à cette mascotte. Un bel album en perspective. Sauf que, ce matin, en me relisant, je me dis: Ma vieille, tu es dans le champ. Ce n'est pas une histoire d'album, ça, c'est un texte de premier roman! Alors roman ce sera. Pour l'instant, je mets ce début de manuscrit de côté pour revenir à mon projet initial: un album sur le thème de l'imaginaire.
Ce n'est pas parce que je m'égare que je prends du temps à retrouver mon chemin. Au contraire. Je suis déjà repartie sur un nouveau sentier... À suivre.
Il n'y a pas une seule façon d'écrire. Chaque auteur doit trouver la sienne, celle qui lui convient, celle qui lui ressemble. Moi, je n'aime pas les voyages organisés et les circuits tracés d'avance. Je préfère partir à l'aveuglette, avec quelques guides en main, et décider au fur et à mesure ce que sera ma journée. Quitte à parfois m'égarer.

mercredi 12 mars 2014

Les gens créatifs et la procrastination

Que font les auteurs quand ils procrastinent? Le choix des évasions est grand, à l'ère des médias sociaux. Même pas besoin de bouger de sa chaise! Un clic sur l'onglet Facebook, barre de déroulement pour faire glisser le fil de nouvelles, un clic pour lire un article qui semble intéressant. Aujourd'hui, j'ai cliqué sur ce lien (pour les gens peu habitués (en reste-t-il?) : il faut cliquer sur le mot "lien") pour lire l'article "18 choses que les gens créatifs font différemment des autres", de Carolyn Gregoire.


Voici ces 18 "choses":
Ils rêvassent
Ils observent tout ce qui est autour d’eux
Ils travaillent aux heures qui les arrangent
Ils prennent le temps d’être seuls
Ils contournent les obstacles de la vie
Ils sont à la recherche de nouvelles expériences
Ils "échouent"
Ils posent les bonnes questions
Ils observent les gens
Ils prennent des risques
Pour eux, tout devient une occasion de s’exprimer
Ils réalisent leurs vraies passions
Ils sortent de leur propre tête
Ils perdent la notion du temps
Ils s’entourent de beauté
Ils relient les points
Elles font bouger les choses
Ils consacrent du temps à la méditation


Je me reconnais dans au moins 15 de ces énoncés et leur description.


Si le sujet vous intéresse, vous pouvez cliquer (encore!) sur le lien au début du deuxième paragraphe, qui mène à un article du Scientific American: "The Real Neuroscience of Creativity" (il faut lire l'anglais, toutefois). Fascinant!


Avouez que la procrastination peut mener à de belles découvertes! En tout cas, partager ses découvertes est une bonne façon de se déculpabiliser.

dimanche 9 mars 2014

Semaine du 10 au 14 mars

Cette semaine, je serai là pour vous :


Lundi le 10 mars: de 15 h à 17 h
Mardi le 11 mars: de 13 h à 15 h
Vendredi le 14 mars: de 13 h à 15 h

vendredi 7 mars 2014

Mon projet et la fin de la première semaine

Mon projet d'écriture: un album dans lequel j'aborderai de nouveau le thème de l'imaginaire de l'enfant. Je dis "de nouveau" car j'ai déjà abordé ce thème, entre autres dans Les Ontoulu ne mangent pas les livres. Lulu Ontoulu est un enfant particulièrement imaginatif, surtout quand on commence à lui raconter une histoire. Or, les envolées de Lulu engendrent des confrontations avec ses parents. On a, d'un côté, l'enfant avec ses pensées bien à lui et, de l'autre, les parents avec leurs attentes, qui ne se doutent même pas de l'étendue de l'imaginaire de leur enfant.
En ce moment, ce sont surtout des questions qui me viennent à l'esprit (et déjà quelques personnages qui tentent de s'immiscer): qu'est-ce qui déclenche le départ vers l'imaginaire? L'imaginaire de l'enfant est-il limité s'il n'a pas été stimulé? Peut-on imaginer quelque chose qu'on n'a jamais vu? Ça semble bien théorique ce questionnement, mais ça m'amène tranquillement à mon histoire...


Au cours de ma résidence, j'animerai plusieurs ateliers avec des élèves dans différentes bibliothèques du réseau. Ici, à la bibliothèque Raymond-Lévesque, j'animerai deux ateliers avec des adultes en avril. J'en reparlerai.


Ma principale appréhension cette semaine: Est-ce que je serai capable d'écrire aux heures prévues pour le faire? Mes heures d'écriture sont planifiées deux mois à l'avance! Chez moi, quand je me dis que je vais écrire demain matin, par exemple, eh bien ça ne fonctionne pas. Je trouve mille excuses pour ne pas le faire, ou le faire à moitié quand ce n'est pas au quart! Étrangement, à la bibliothèque, j'y arrive. Bien sûr, je suis tentée de m'installer au soleil et de lire (je connais déjà tous les coins où je peux en profiter selon l'heure de la journée) - ce n'est pas comme si le choix manquait, ici -, mais je suis disciplinée (incroyable!).


14 h 30


À vouloir me consacrer au thème de l'imaginaire, c'est le mien qui m'apparaît, le mien qui me bouscule et me lance des idées. Pourquoi les bouder?
Je termine la première semaine avec trois idées d'albums. Pas une, pas deux, trois! Dont une pour laquelle j'ai déjà pas mal élaboré le synopsis. Même que j'ai commencé à écrire...
Je ne sais pas si tous les auteurs sont comme moi, mais j'écris toujours avec la possibilité en tête que, demain, je me relirai et je serai moins enthousiaste que la veille pour les phrases que j'aurai fébrilement pondues. "Hum, ce n'est pas si bon que ça... En fait, c'est nul... Comment ai-je pu penser que c'était bon?" Ah, cette petite voix qui est, malheureusement, la plupart du temps juste!
À demain pour l'autoflagellation... Ce soir, je termine la semaine rassurée, encouragée, heureuse, optimiste, avec déjà la crainte que cette résidence passe comme un coup de vent.

jeudi 6 mars 2014

La mascotte

Aujourd'hui, j'avais apporté ma caméra pour photographier la mascotte de la bibliothèque. La voici:


Vous pensez que je suis allée en pleine forêt pour la photographier? Voici la preuve que ce n'est pas le cas. La mascotte se tient devant les fenêtres de la bibliothèque. Les gens lui apportent de la nourriture, comme des pommes et des carottes. C'est la deuxième année qu'elle se pavane ainsi, toujours seule. Elle se laisse même flatter (c'est vrai, j'ai vu une photo). En tout cas, elle fait la fierté des gens du coin.

Avouez que vous avez envie de venir me voir, maintenant? 

mercredi 5 mars 2014

Mardi le 4 mars 2014 . Parlez-moi d'écrire... pour les enfants

J'ai été éblouie hier. Éblouie par la bibliothèque Raymond-Lévesque, son architecture, sa localisation aux abords du parc de la Cité, ses aires planifiées pour les diverses clientèles, ses grandes fenêtres qui laissent entrer la lumière. Éblouie aussi par l'accueil chaleureux que j'ai reçu de la part du personnel. Éblouie par la mascotte de la bibliothèque (je me veux intrigante; c'est volontaire...).

J'ai d'abord été accueillie par Linda Moisan, chef de division à la bibliothèque, développement des collections et médiation des savoirs  - un grand titre pour dire qu'elle connaît tout, qu'elle est avide d'en savoir davantage, qu'elle me guide dans cette aventure et qu'elle est MA personne-ressource. Ensemble nous avons bâti mon horaire pour les neuf prochaines semaines.

Dès aujourd'hui, je serai disponible pour rencontrer les usagers de la bibliothèque, de 16 h à 17 h. Mon slogan: Parlez-moi d'écrire... pour les enfants. Je serai là pour:
  • Répondre à vos questions sur le métier d'auteure jeunesse
  • Vous encourager à lire et... à écrire
  • Parler de livres avec vous
Je vous attends!

Heures de disponibilité pour la semaine du 3 mars:

Mardi le 4:      de 16 h à 17 h
Mercredi le 5: de 15 h à 17 h
Jeudi le 6:       de 16 h à 17 h
Vendredi le 7: de 14 h à 15 h

16 h 45

La deuxième journée de ma résidence tire à sa fin. Aujourd’hui, j’ai mis sur papier mes premières réflexions sur mon projet d’écriture (dont je vous parlerai bientôt). J’y vais timidement puisque je suis encore en train d’apprivoiser ce nouveau lieu, ces nouveaux bruits, ces mouvements que je perçois du coin de l’œil. Linda Moisan m’a présentée à d’autres membres du personnel. Comment vais-je faire pour retenir tous ces noms? J’aimerais être capable de le faire, mais je sais bien que je n’y arriverai pas.

Le local où j’écris est situé au deuxième étage, à côté des étagères des documentaires. Par l’immense baie vitrée, j’ai une vue directe sur les livres de recettes, section desserts. Larousse des desserts, cupcakes et compagnie. Si je m’assois de l’autre côté de la table, ce sont les livres sur la musique. Mozart, Mahler, Liszt, L’histoire de la musique pour les nuls… Les livres jeunesse sont au rez-de-chaussée. J’y suis allée faire un tour pour épier les lecteurs… C’est semaine de relâche, il y a donc probablement plus de visiteurs que d’habitude en plein cœur de journée.

Pour rencontrer les gens, je m’installe plutôt dans ce que j’ai baptisé « l’aquarium ». Un local vitré des quatre côtés, du plancher au plafond, qui fait face à la salle de travail des adultes. On est venu me demander si je me sentais regardée. Devant moi : Flaubert, Giono, Gallant. Je me retourne : Balzac, Bouvier, Verne et Simenon me dévisagent. Je suis bien entourée.
Constatation de la journée : il est beaucoup plus facile d’écrire dans mon carnet de résidence que d’écrire ce pourquoi je suis ici. Pour être franche, ce n’est pas une grande découverte.

mardi 4 mars 2014

En résidence

Depuis avant-hier, je suis en résidence de création à la magnifique bibliothèque Raymond-Lévesque, à Saint-Hubert. La bourse me permettant de vivre ce projet m'a été octroyée par le Conseil des arts de Longueuil, grâce à une collaboration avec le Service des bibliothèques de la ville de Longueuil pour les ressources locatives, et la librairie Alire pour la commandite. Je les remercie vivement.

Au fil des semaines, je tiendrai un carnet de bord, que je vous invite à venir lire de temps à autre.

Si le cœur vous en dit, venez me rencontrer à la bibliothèque! Je vous présenterai bientôt sa mascotte... Je vous assure que vous serez alors prêts à faire un grand détour pour venir visiter une des plus belles bibliothèques du Québec. À bientôt...